Ces dernières années, la question du consentement sexuel a été propulsée au premier plan de la conscience publique et débattue à travers le monde. Cette soudaine focalisation peut être attribuée au mouvement #MeToo ainsi qu'à une prise de conscience massive de l'ampleur du non-respect du consentement. Alors que la définition légale du consentement varie selon les États, les régions et les circonstances, le concept général reste le même - une discussion continue sur les limites de chacun.
Voici donc un guide de base pour comprendre le consentement, son fonctionnement, les formes qu'il peut prendre et ce qu'il ne faut pas confondre avec un consentement.
Qu'est-ce que le consentement ?
Le consentement est un accord volontaire, clair et enthousiaste entre des personnes pour s'engager dans des activités sexuelles. En outre, le consentement est un processus et une négociation continus, dont les termes peuvent être modifiés ou retirés à tout moment. La personne qui donne son consentement doit également avoir la capacité de le faire à tout moment, c'est-à-dire qu'elle ne doit pas être mineure ou frappée d'incapacité en raison de la consommation de drogues ou d'alcool.
Les rapports sexuels qui ne respectent pas ces paramètres ne sont pas consensuels et relèvent par conséquent du viol.
Les aspects fondamentaux du consentement
#1. Il doit être clairement exprimé
Le consentement doit être exprimé clairement et sans ambiguïté. Votre partenaire doit vous donner une confirmation verbale explicite de son désir d’avoir des relations sexuelles. Vous ne pouvez pas présumer de l'accord de votre partenaire - il doit l'exprimer librement et clairement, et ni le silence ni l'hésitation n'équivalent à un consentement.
#2. C'est une négociation constante et continue
Le consentement n'est jamais donné une fois pour toutes, c'est une négociation constante portant sur les limites et les envies de chacun. Ce n'est pas parce que votre partenaire a consenti à avoir une activité sexuelle qu'il accepte toutes les pratiques. Le consentement doit être renégocié à chaque étape de la relation sexuelle.
#3. Il est temporaire et réversible
Le consentement ne porte que sur une activité précise à un instant T. Ce n'est pas parce qu'il a été donné par le passé qu'il faut le tenir pour acquis. Le consentement, une fois donné, peut être retiré à tout moment. Et même en couple, on reste libre de retirer son consentement n'importe quand.
#4. Il doit être volontaire et enthousiaste
Le consentement doit être donné librement, sans contrainte émotionnelle, financière ou physique. Si quelqu'un accepte des relations sexuelles sous l'intimidation, la menace ou la pression, son consentement n'est pas considéré comme libre, et il n'est donc pas valide. Le consentement doit être exprimé avec enthousiasme et en toute liberté.
#5. Capacité et cohérence
Les partenaires d'une relation sexuelle doivent être en capacité de consentir. Si quelqu'un est endormi, inconscient, en état d'ébriété ou sous l'effet de drogues, ou encore s'il est mineur, il n'est pas capable de consentir. Ne pas savoir reconnaître quand quelqu'un se trouve dans un état second n'excuse en rien une agression sexuelle.
Comprendre la notion de consentement enthousiaste
Le consentement enthousiaste est un concept qui a été formulé récemment pour aider à comprendre la notion de consentement positif. Fondamentalement, il consiste à rechercher un « oui » clair et explicite plutôt que l'absence de « non ». Le consentement enthousiaste peut être renforcé par le langage corporel positif, comme un sourire, un rire, un hochement de tête ou un regard prolongé. Cependant, il est essentiel d'obtenir une confirmation verbale, et de garder un espace de discussion ouvert sur les limites de chacun - les partenaires sexuels devraient pouvoir s'assurer à tout moment qu'ils sont sur la même longueur d'onde.
Les réponses physiologiques ne constituent EN AUCUN CAS un consentement
Les réponses physiologiques, telles que la lubrification, l'érection ou l'orgasme, sont des réactions involontaires. Elles peuvent se produire avec ou sans consentement, c'est ce que l'on appelle la non-concordance du désir. Les agresseurs ont tendance à dire des choses comme « tu sais que tu as aimé ça » ou « mais tu as eu une érection », pour faire valoir que votre corps a consenti à leurs activités. Or la façon dont le corps réagit est incontrôlable, donc ces réponses physiologiques involontaires n'équivalent pas à un consentement.
Demander le consentement
Il devrait aller de soi (mais il faut quand même le souligner) que vous devez demander le consentement de votre partenaire avant de vous lancer dans une activité sexuelle. Vous devez entamer un dialogue ouvert afin de définir des limites claires à vos désirs, et ce quelle que soit la nature de votre relation, que vous soyez des partenaires sexuels occasionnels ou seulement pour un soir, ou encore engagés dans une relation à long terme.
Dans une relation sexuelle saine, toutes les parties impliquées doivent pouvoir exprimer leur consentement sans crainte de censure, de critique ou d'autres facteurs pouvant influencer leur état d'esprit. Par exemple, on ne peut pas obtenir le consentement de son partenaire en se mettant en colère, en proférant des menaces ou en usant de violences psychologiques. Le consentement n'est pas quelque chose qui peut être soutiré.
Si lors d'un rapport sexuel vous voulez essayer une nouvelle pratique, vous devez prendre le temps de demander à votre partenaire s'il est d'accord. S'il semble hésitant ou qu'il s'arrête, vous devez lui demander ce qu'il préférerait ou s'il veut faire une pause. Il est également important de lui faire comprendre que ralentir, attendre ou même vous arrêter ne vous pose aucun problème.
Le consentement est sexy
Il existe un argument persistant selon lequel le consentement serait un tue-l'amour. On trouve souvent des articles ou des citations qui disent que demander le consentement casse l'ambiance et tue la spontanéité de l'excitation. Certains vont même jusqu'à la parodie en évoquant une discussion clinique autour d'une table et des formulaires à signer. En réalité, les formulaires n'ont rien à faire dans la notion de consentement sexuel, car le consentement peut être révoqué à tout moment, même après que des formulaires aient été signés et acceptés.
Voici quelques façons de s'assurer du consentement de votre partenaire sans casser l'ambiance :
- Avant d'essayer une nouvelle pratique sexuelle, demandez : «C'est OK pour toi ?» Si votre partenaire est intéressé, il manifestera son assentiment par un hochement de tête ou un «oui» enthousiaste, et vous pourrez continuer. S'il est hésitant ou silencieux, vous devriez probablement arrêter.
- Vérifiez régulièrement que tout va bien pour votre partenaire en lui posant des questions telles que : «C'est bon pour toi ?»
- Avant de commencer une nouvelle activité, demandez par exemple : «Je peux t'embrasser ?», «Je peux l'enlever ?», etc.
- Lorsque vous aimez ce que fait votre partenaire, encouragez-le de façon verbale ou non verbale.
- Vous pouvez également intégrer le consentement dans vos préliminaires, en murmurant à l'oreille de votre partenaire : «J'aime quand tu fais [telle chose]».
N'oubliez pas que le consentement n'est jamais donné une fois pour toutes ; vous devez donc maintenir le dialogue tout au long du rapport pour vous assurer que votre partenaire souhaite continuer. Le consentement est sexy.
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